1. L'HOMME, TONY PARKER, LA NBA ET SA SAISON«Boris Diaw, on a beaucoup parlé de fluctuations de poids à votre propos. Qu'en est-il ?Je
n'ai pas pris de poids. J'ai toujours travaillé de la même façon, pour
devenir plus fort, mais en conservant une certaine mobilité. Ce sont
deux points importants.
A Phoenix, le retour de blessure d'Amare Stoudemire est-il la seule raison de votre recul statistique ?Bien
sûr, quand un joueur aussi important, aussi bon, revient, ça crée des
changements. Et pas seulement au niveau des rôles, mais aussi dans le
style de jeu, qui devient forcément un peu différent, plus à
l'intérieur, moins à l'extérieur. C'est normal qu'on s'appuie sur
Amaré. On a aussi beaucoup utilisé (l'arrière brésilien Leandro)
Barbosa en fixation. Il a été énorme. Les choses changent mais c'est
positif puisqu'on a gagné plus de matches cette année.
Avez vous pris moins de plaisir cette saison ?Pas
moins. C'est sûr qu'on se sent bien quand on se sent très inclus dans
l'équipe mais l'important, c'est que la victoire soit là à la fin de la
journée. Le plaisir est lié aux résultats collectifs.
Vous devez donc rester bouche bée devant certains en NBA qui jouent à fond leur carte personnelle.Mais
les joueurs qui agissent ainsi ne le font pas juste pour être "perso"
mais aussi pour faire gagner leur équipe. Ils prennent la chose avec
orgueil, parfois de mauvaise façon, mais si à la fin l'équipe gagne...
Steve Nash est-il le meilleur joueur que vous ayez fréquenté ?Oui
! Tout paraît si simple pour lui. Il est très doué et ça se sent dans
tout ce qu'il fait. Il joue bien au football, donnez lui une raquette
et il joue bien au tennis. Il a une énorme dextérité et un gros métier.
L'an dernier, Tony Parker disait justement qu'il voulait recréer
avec vous les automatismes que vous avez en club, vous avec Nash, lui
avec Duncan. Cela vous semble possible ?Je ne sais pas
exactement ce qu'il a voulu dire. En une saison aux Etats-Unis, on joue
toujours le même système, avec des automatismes de jeu assez forts. Ce
n'est pas possible dans le basket FIBA où les défenses s'adaptent si
vous reproduisez le même système. Il faut pratiquer l'alternance. Mais
avec Tony, on a aussi nos propres automatismes. On se connaît depuis
l'âge de quinze ans.
Est-ce simple de jouer avec lui ?Bien sûr que c'est simple. Il attire à lui toutes les défenses et il a une telle vision du jeu.
Avec son titre de MVP de la finale, Tony Parker risque de concentrer
l'attention sur lui, contrairement à l'an dernier où vous étiez la
star. Etes-vous content de retrouver une part d'ombre ?Ça m'est
totalement égal. Ça ne m'a d'ailleurs jamais posé de problèmes
particuliers et je ne pense pas que je sentirai de changement cette
année. L'attention médiatique, honnêtement, je n'en ai rien à faire
même si je suis conscient que beaucoup de joueurs en ont besoin. Quand
je suis sur le terrain, il n'y a rien autour. Je ne vois d'ailleurs pas
pourquoi ça aurait de l'influence. Ça ne doit avoir aucune incidence.
On pourrait même croire que vous êtes méfiant envers les médias.Pas du tout ! En fait, ça m'est égal.
Votre image est celle d'un homme intelligent, d'un garçon curieux
qui peut détonner dans le monde dans le sport professionnel. Est-ce une
fierté ?Non. J'ai toujours été touche à tout. Plein de choses
m'intéressent. Mais à la base, ce qu'on dit des sportifs, ce sont des
clichés. Beaucoup ne parlent que de leur sport parce que le contexte
est particulier, que les questions sont souvent les mêmes.
Vous êtes féru de photographie. Quand on voit que Tony Parker aime
le rap et sort un album, avez-vous envie de publier un recueil de
photos ?C'est pas mal privé. Le projet de sortir quelque chose n'est pas prévu à ce jour.»
L'equipe.fr